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Le festival Saoû chante Mozart reçoit un label européen d’excellence

L’Association européenne des Festivals a publié cette semaine la liste des 761 festivals européens, qui se sont vu décerner le label « Effe – Europe for Festivals, Festivals for Europe », une initiative soutenue par la Commission européenne et le Parlement européen visant à distinguer et à réunir au sein d’un réseau européen les festivals profondément engagés pour les arts, la culture et les valeurs européennes.

Saoû chante Mozart est le premier festival Drômois à obtenir ce label, décerné à 51 festivals français dont le Festival lyrique d’Aix-en-Provence et le Festival d’Avignon, ainsi qu’aux plus grands festivals européens. Attribué par un jury international après un processus d’évaluation par des experts nationaux, le label EFFE s’appuie sur trois critères : la qualité artistique, l’enracinement local et le rayonnement international.

Ce label d’excellence consacre le chemin parcouru par Saoû chante Mozart depuis sa fondation en 1989. Il confirme que ce festival de musique classique réputé pour son ambiance conviviale et la vitalité de l’association qui le fait vivre a su conforter d’année en année sa grande exigence artistique, au point devenir l’un des rendez-vous de l’été pour les grands ensembles et les artistes  les plus renommés, comme le souligne le programme de l’édition 2015. Il souligne aussi le rayonnement international de l’unique festival français consacré à Mozart : en participant activement au réseau international de la Fondation Mozarteum de Salzbourg, en établissant des liens avec une vingtaine d’autres festivals Mozart dans le monde, dont un jumelage avec le festival Mozart de Rovereto et en organisant pas moins de 42 voyages musicaux dans 21 pays européens, Saoû chante Mozart a su rester fidèle à ce grand voyageur et ce grand Européen qu’était Amédé Mozart. Enfin, et peut-être surtout, ce label met en exergue la profonde originalité d’un festival implanté dans un village de 530 habitants, qui a patiemment mis en place un maillage dans l’ensemble du département de la Drôme, du Nord au Sud et des grandes villes aux plus petits villages. En 26 ans, Saoû chante Mozart a ainsi organisé des concerts dans une quarantaine de villes et villages, en contribuant à l’égal accès à la culture dite savante tout en ayant un impact très notable sur la vie culturelle et économique de nombreux territoires drômois.

Ce label européen, par la visibilité qu’il offre dans 31 pays, va certainement aider le Festival à se développer à l’échelle européenne, en lui offrant une meilleure visibilité auprès d’un public mélomane très exigeant. Les échanges à venir entre les festivals du réseau EFFE, devraient quant à eux favoriser de futures coproductions internationales de concerts et d’opéras et accroître ainsi le rayonnement international de Saoû chante Mozart et, avec lui, de la Drôme tout entière. Les Festivals – et en premier lieu les festivals de musique classique – sont en effet des acteurs plus que jamais essentiels au service de la cohésion sociale et de l’attractivité de vastes territoires à l’échelle de l’Europe.

 

Le programme 2015 du Festival Saoû chante Mozart : la modernité de Mozart

Le programme complet de la 26e édition de Saoû chante Mozart a été dévoilé samedi 16 mai à Saoû. Le Festival se déroulera cette année du 4 au 26 juillet dans 13 villes et villages de la Drôme. La programmation, qui a pour thème « La modernité de Mozart », mettra en valeur le caractère innovant et résolument actuel de l’œuvre du génie salzbourgeois aussi bien que son influence sur d’autres compositeurs, puisque Haydn, Beethoven et Schubert seront particulièrement à l’honneur cette année.

Cette 26e édition ne démentira pas la grande exigence artistique qui caractérise le festival depuis sa création en 1989. Des œuvres majeures du répertoire mozartien seront programmées, dont l’opéra Apollon & Hyacinthe (Nyons, 26 juillet), les Vêpres solennelles pour un confesseur (Crest, 18 juillet), la sonate pour piano en la majeur « alla turca » (Étoile-sur-Rhône, 21 juillet), le Quatuor en ré mineur (Tain-l’Hermitage, 17 juillet) ou encore la Symphonie en ut majeur « Linz » (Château de Neyrieu à Chabeuil, 22 juillet). Les très grands artistes sont cette année encore au rendez-vous, puisque figurent notamment au programme Les Musiciens du Louvre Grenoble (Dieulefit, 4 juillet), Anne Gastinel et l’Orchestre des Pays de Savoie (Forêt de Saoû, 13 juillet), ou encore Emmanuel Ceysson et l’Orchestre de chambre de Paris (Valence, 20 juillet) et le Concert de l’Hostel Dieu dirigé par Frank-Emmanel Comte. Le concert jazz d’Antoine Hervé lors d’une « Nuit Mozart » à Dieulefit, la « Nuit du piano » d’Etoile-sur-Rhône à laquelle participe Dana Ciocarli et le concert du violoniste virtuose Nemanja Radulovic accompagné par son ensemble Les Trilles du diable (Château de Grignan, 19 juillet) comptent parmi les événements les plus attendus. Le festival s’ouvre également aux jeunes talents en invitant les quatuors Varèse (Anneyron, 5 juillet), Zaïde (Château de Suze-la-Rousse, 6 juillet) et Nostos (Montmeyran, 7 juillet). La grande innovation de cette édition, toutefois, est la résidence d’artistes organisée à l’occasion du Week-end mozartien dans le village de Saoû du 11 au 14 juillet : le flûtiste et chef d’orchestre Philippe Bernold a réuni Emmanuel Strosser, Stéphanie-Marie Degand, Hervé Joulain, Roland Pidoux et Pierre Lénert pour une série de concerts dans des lieux extraordinaires dont le Château d’Eure à Saoû (12 juillet), la Fôret de Saoû (13 juillet), et le Château du Poët-Célard (14 juillet).

Plus encore que l’an dernier, le festival associera ainsi la musique de Mozart à des lieux d’exception, et permettra de découvrir le riche patrimoine de la Drôme, ses châteaux, ses villages, ses espaces naturels, sans oublier son riche patrimoine culinaire. Alors que le rayonnement national et international du seul festival français consacré à Mozart ne cesse de croître,Saoû chante Mozart est plus engagé que jamais au service de l’égal accès des territoires drômois à la culture de grande qualité. Il le confirme cette année, puisque les prix des places sont en baisse et que le festival propose pour la première fois un tarif réduit à 9 euros pour tous les jeunes de moins de 26 ans.

La billetterie ouvrira le 26 mai, mais il est possible de réserver ses billets dès maintenant en imprimant et en renvoyant au Festival le bulletin de réservation que vous pouvez télécharger ici.

Réservations : 

Le public de Saoû chante Mozart : plus fidèle, plus féminin, plus rural et plus international que la moyenne.

Emmanuel Négrier, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a publié en 2010 une enquête sur le public des festivals de musique et de danse, menée en 2008 et 2009 sur les publics de 49 Festivals, dont « Saoû chante Mozart ». Cette enquête – la première menée à une telle échelle, apporte un éclairage très neuf sur l’origine des festivaliers, leurs modes de fréquentation des spectacles, leur niveau de vie et leurs pratiques culturelles.

La première surprise de l’enquêteur a été le taux de réponse, bien plus élevé à Saoû qu’ailleurs. De fait, outre que nos auditeurs se sont très volontiers prêté à l’exercice, les bénévoles du Festival ont aidé à collecter les données à l’issue des concerts. La deuxième a été la grande fidélité des auditeurs : certes, un auditeur sur trois vient pour la première fois au Festival, ce qui permet un renouvellement important du public, mais 22% ont participé à 10 éditions ou plus : « Le groupe des « fans » qu’ils constituent, écrit Emmanuel Négrier, est plus important que pour d’autres festivals ». En d’autres termes, lorsque l’on vient pour la première fois au Festival, on a souvent envie d’y revenir !

Le public de Saoû chante Mozart est, en outre, plus féminin que la moyenne (58,5%). On vient  au Festival plus volontiers au Festival en couple (50,4%) ou entre ami(e)s (27,7%), qu’en famille (13,8%), en solitaire (6,5%) ou en groupe organisé (1,5%). L’origine géographique fait apparaître un fort ancrage local, puisque les Drômois représentent 63% des spectateurs. Les Rhône-Alpins d’autres départements (Rhône, Isère, Ardèche, principalement) représentent 13,7%, et les autres régions françaises (La Région parisienne, principalement), 20%.

La grande particularité du Festival tient au fait que plus de la moitié des spectateurs proviennent de communes de moins de 10.000 habitants. En outre, plus du tiers (35,6%) n’assiste à aucun autre festival que Saoû chante Mozart. Cela démontre le rôle essentiel que joue « Saoû chante Mozart » pour garantir l’accès à la musique classique dans les territoires ruraux et montagnards.

Enfin, comme le note Emmanuel Négrier, « le pourcentage d’étrangers (3,1%) est plus important que celui de bien d’autres festivals, y compris estivaux ».  En tant que seul festival français consacré à Mozart, Saoû attire en effet un public international de mélomanes en constante augmentation.

Ainsi, l’étude confirme la conviction profonde portée par Henry Fuoc, le fondateur du Festival, que « Saoû chante Mozart » est « un festival pas comme les autres ». Son originalité tient d’abord à ses attaches rurales, à Saoû, village de 532 habitants, aussi bien qu’à son installation sur plusieurs sites, souvent en plein-air, pour aller au-devant du public. Festival « Mozart au champ », Saoû entretient aussi un style convivial et décontracté (« Mozart sans cravate »). L’association qui gère le Festival, qui compte plus de 200 membres, constitue le noyau dur d’un public fidèle dont les liens sont renforcés par les assemblées générales – moments conviviaux par excellence – et par les voyages culturels organisés au rythme de trois par an.

La fidélité du public, tient toutefois, d’abord et avant tout à la grande exigence artistique qui prévaut depuis 1989. Les enquêtes précédentes sur le public de Saoû chante Mozart, en 1995 (Salto), 1997 (IPSOS) avaient souligné combien le niveau artistique prévaut dans les motivations des auditeurs. L’étude d’Emmanuel Négrier le confirment : les oeuvres programmées et les interprètes viennent en premier, devant le site du spectacle et la notoriété du festival, car les auditeurs de Saoû sont très majoritairement des connaisseurs (72%). Les auditeurs, nombreux, qui découvrent Mozart grâce aux concerts de Saoû chante Mozart deviennent, cela dit, assez vite à leur tour des connaisseurs. C’est cela aussi, sans doute, « l’effet Mozart » !

DC

Mozart et ses Frères : la musique maçonnique de Mozart

Ni le quart de finale de la coupe du monde France-Allemagne, ni l’alerte météo de niveau 3, ni même les embouteillages pourtant nombreux n’ont dissuadé un public fourni de se presser, ce vendredi 4 juillet, aux portes de la salle Charles Trénet à Tain l’Hermitage. Cette soirée du Festival Saoû chante Mozart consacrée au répertoire maçonnique de Mozart a, en effet, attiré un public nombreux d’initiés et de profanes, d’habitués du Festival ou de curieux.

Conférence de Bernard de Bosson

 

En ouverture de cette soirée, Bernard de Bosson a donné au public des clés de compréhension de la musique maçonnique de Mozart. Ancien PDG de Warner Music France, fondateur des Victoires de la Musique, il a été Grand maître de la Grande Loge traditionnelle et symbolique Opéra (GLTSO). Sa grande humilité l’a conduit à nier en introduction être un « fin connaisseur » de la musique maçonnique de Mozart, mais sa conférence – sa « planche d’architecture », diraient les francs-maçons – a démontré combien il maîtrisait parfaitement son sujet. Il a notamment rappelé que, depuis l’origine de la franc-maçonnerie, les travaux sont souvent ponctués par des accompagnements musicaux, exécutés du temps de Mozart par des Frères de la loge. Cette « colonne d’harmonie » devait beaucoup à la tradition des loges composées de militaires. Il a également montré combien le cor de basset et la clarinette étaient des instruments maçonniques par excellence au XVIIIe siècle, Mozart étant le premier compositeur à utiliser pleinement le potentiel de cet instrument extraordinaire qu’est la clarinette – améliorée par son frère en maçonnerie améliorée Stadler. Enfin, s’appuyant sur les travaux de Carl de Nys et de Jacques Henry – dont il a rappelé les liens étroits avec notre Festival – ainsi que sur son expérience personnelle, il a souligné à quel point le parcours maçonnique de Mozart était indissociable de sa foi religieuse : « La musique maçonnique de Mozart est présente partout dans son oeuvre. Il n’était peut-être pas encore maçon – il était comme on dit dans notre jargon un « maçon sans tablier » – et la vibration maçonnique de Mozart était tout simplement la manifestation de sa croyance profonde en Dieu ».

La colonne d'harmonie

 

Le concert a parfaitement illustré le propos de notre conférencier. François Sauzeau, clarinette solo à l’Orchestre national de Lyon et ami de 25 ans du Festival (il jouait aux côtés de Philippe Bernold à Saoû en 1989 !), a en effet reconstitué le temps d’un concert une colonne d’harmonie semblable – à un musicien près – à celles que Mozart a pu entendre dans sa loge viennoise « L’espérance couronnée ». François Sauzeau a fait appel à des musiciens dont le talent n’a échappé à aucun auditeur : Pierre Cathelain (Basson – il joue régulièrement avec l’ONL et l’opéra de Lyon), Guy Laroche (Hautbois, ONL), Louis-Hervé Maton (Basson solo à l’ONL), Thierry Mussotte (Clarinette, ONL), Joël Nicod (Cor, ONL), Philippe Regana (hautbois, ENM de Villeurbanne), et Guillaume Têtu (Cor solo à l’ONL). Philippe Bernold, directeur artistique du Festival, a tenu à être présent pour ce concert : il a salué la qualité de l’ensemble ainsi constitué, et a chaleureusement remercié les musiciens et les chanteurs de leur présence amicale au Festival.

La Colonne d'harmonie

 

La première partie du concert a été consacrée à des oeuvres rituelliques, correspondant chacune à un degré du parcours maçonnique : l’Adagio canonique pour deux cors de basset et basson (3 instruments), l’adagio en si bémol pour deux clarinettes et trois cors de basset (5 instruments), et l’Ode funèbre maçonnique (7 instruments – 8 pour ce concert) qui a été interprétée pour la première fois lors d’une tenue funèbre maçonnique en novembre 1785. Chacune ce ces pièces a été soigneusement expliquée et replacée dans son contexte historique et musical par François Sauzeau.

Hugo Peraldo

La deuxième partie du concert a été consacrée à des extraits de la Flûte enchantée, magnifiquement interprétée par les musiciens. L’émotion a gagné la salle lorsque Hugo Peraldo (Tamino), Heather Newhouse-Peraldo (Pamina) et René Dassac (Zarastro) ont chanté trois des airs les plus célèbres de cet opéra. Enfin, le concert s’est achevé, dans une deuxième partie, par la sérénade n°11 en mi-bémol pour octuor à vent – une oeuvre non directement maçonnique, mais  faisant directement écho aux propos de Bernard de Bosson.

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L’après-concert s’est déroulé Fief de Gambert, au milieu des vignes. Il a été un grand moment d’amitié et de convivialité, en présence, notamment du maire de Tain l’Hermitage, du président de la Cave de Tain et du rédacteur en chef du Dauphiné Libéré. L’occasion, pour l’équipe du Festival, de rappeler l’attachement de « Saoû chante Mozart » au rayonnement du savoir-vivre drômois, et sa volonté de promouvoir . Mozart n’était-il pas un bon vivant, amateur de bonne chère et de bons vins. A n’en pas douter, Wolfgang Amédé se serait plu à Tain l’Hermitage !

David Colon

Crédits photos : Saoû chante Mozart

 

 

 

Grand succès de l’Orchestre de chambre de Paris dans la Drôme

Il n’est plus permis de douter, après les concerts d’ouverture du Festival Saoû chante Mozart, le 2 juillet à Montélimar et le 3 juillet à Crest, que l’Orchestre de chambre de Paris, fondé en 1978, est désormais l’un des orchestres de chambre de référence en France. Son inscription à la Philarmonie de Paris pour la saison 2015 et le succès récent de son concert au prestigieux festival de Würzbourg – la Mozarfest - en témoignaient déjà, mais le public drômois, qui n’avait encore jamais eu l’occasion d’entendre cet ensemble, a pu en juger par lui-même.

Le public de Saoû chante Mozart est toujours au rendez-vous

Mercredi, à Montélimar, le public du Festival – toujours nombreux au rendez-vous – a pu apprécier l’interprétation tout en finesse, sous la direction de Philippe Bernold, de la symphonie n°40 en sol mineur KV 550 – certainement la plus célèbre de toutes les symphonies de Mozart, « une oeuvre dont chaque note est de l’or pur » comme l’écrivit Schumann.

L'Orchestre de chambre de Paris

 

Toutefois, c’est Haydn qui a soulevé l’enthousiasme du public, et plus précisément son concerto pour violoncelle en ut majeur, interprète avec une virtuosité inégalée par Renaud Capuçon. Le blog des Voyages Filippiens témoigne de l’ambiance chaleureuse et amicale de ce concert et du bonheur des auditeurs.

Gautier Capuçon et Philippe Bernold

Le concert du 3 juillet a Crest a confirmé la grande qualité de l’orchestre. L’ouverture du concert a fait la part belle à Gluck, qui a fortement influencé Mozart. L’ouverture et la Danse des furies d’Orphée et Euridice a donné le ton d’un concert magnifique, dans le cadre solennel de l’église Saint-Sauveur, qui occupe l’emplacement d’une ancienne collégiale incendiée au cours des guerres de religion. Le public, nombreux, a réservé un accueil très chaleureux à Marie-Josèphe Jude, une amie de longue date de « Saoû chante Mozart », auquel elle y a participé à 10 reprises ! Son interprétation majestueuse du concerto n°20 a séduit l’auditoire, à en juger par les applaudissements nombreux et prolongés.

Marie-Josèphe Jude

Le concert s’est achevé par la symphonie n°36 dite « Linz » KV 425, cette fameuse symphonie que Mozart a écrit en quelques jours faute d’avoir emporté à Linz la moindre partition. Ce chef d’oeuvre illustre mieux que tout autre pièce de Mozart la proximité du génie salzbourgeois avec Haydn, puisque les critiques s’accordent à lui trouver une parenté avec les symphonies que Haydn n’a alors pas encore écrites !

Ainsi, le Festival débute-t-il de la plus belle des manière. Le grand succès qu’a rencontré l’Orchestre de chambre de Paris augure bien de la suite de cette 25e édition du Festival. Un public nombreux et ravi, des interprètes retrouvant ou découvrant la convivialité qui domine au Festival et les produits locaux (nous avons remplacé les fleurs par paniers de spécialités de l’huilerie Richard !), et un climat amical et chaleureux qui gagne rapidement nos auditeurs ! Rien de tout cela n’aurait été possible sans le soutien de nos partenaires, le Département de la Drôme et la Région Rhône-Alpes en premier lieu, les communes partenaires (en l’espèce Montélimar et Crest), et nos mécènes (La Caisse des Dépôts pour le concert de Montélimar et Veolia pour celui de Crest). Pour toute l’équipe du Festival, le soutien de nos nombreux partenaires, publics et privés, des membres de notre association, nombreux et enthousiastes, et l’accueil chaleureux de notre public est un encouragement à poursuivre notre travail collectif au service de Mozart, bien sûr, mais aussi de l’égal accès à la culture dans le vaste territoire drômois.

David Colon

Crédits photo : Saoû chante Mozart

 

25e édition du Festival de Saoû : Mozart et son temps, Mozart de notre temps

À l’automne dernier, le ministère de la Culture a rendu publique une étude sur les connaissances artistiques des Français qui révélait que Mozart figurait parmi les 10 artistes les plus connus : 96% des Français déclarent le connaître, « ne serait-ce que de nom ». En l’espace de 20 ans, la notoriété du génie salzbourgeois a même davantage progressé que celle de Brassens, Molière ou Madonna. Ce fait, sans doute corrélé à l’intérêt que lui portent le cinéma et les comédies musicales, souligne combien Wolfgang est un artiste de notre temps, en même temps qu’un élément essentiel de notre patrimoine immatériel.

En créant à Saoû, petit village de la Drôme, en 1989, le seul festival consacré à Mozart en France, et en réunissant autour de lui un groupe toujours plus grand d’amis, mélomanes ou curieux, Henry Fuoc a contribué à rendre Mozart plus que jamais actuel. En 25 ans d’existence, Saoû chante Mozart, par ses concerts, ses expositions, ses conférences, ses pièces de théâtre, ses projections cinématographiques, n’a pas seulement permis de revisiter un vaste répertoire en partie méconnu, mais a surtout contribué à montrer combien Wolfgang – Wolfie, pour les intimes – est profondément moderne et actuel.

De fait, la décontraction, la convivialité, et la créativité qui caractérisent le festival de Saoû depuis ses débuts, sont à l’image de la personnalité même de Mozart. L’exigence artistique, qui conduit nos directeurs – Philippe Andriot, Philippe Bernold et Franck-Emmanuel Comte-,  à choisir les meilleurs artistes pour interpréter des oeuvres souvent difficiles, et à privilégier souvent des instruments d’époque, s’allie souvent, comme du temps de Mozart, avec le plein-air et des lieux d’exception. Il est vrai que Wolfie lui-même savait être en phase avec son époque : «Mozart, écrit Yves Bonnefoy dans Dessin, couleur et lumière, fut, en son point du monde, le miroir où la société toute entière pouvait se refléter».

Mozart, mais aussi la richesse et l’éclectisme de Saoû chante Mozart, qui fait la part belle à tous les répertoires, de Mozart et de ses contemporains, et ce dans l’ensemble de territoires drômois. Le festival doit sa réussite et sa longévité à celles et ceux qui l’animent – les quelque 220 membres de l’association – ou qui le soutiennent - nos partenaires publics et privés, et qui croient qu’il est possible de rendre accessible au plus grand nombre, dans des territoires parfois isolés, la «musique savante» et plus largement la culture.

Ce 25e anniversaire constitue une étape importante pour Saoû chante Mozart, qui voit une nouvelle équipe se mettre en place et de nouveaux projets se faire jour. Dans les mois et les années qui viennent, notre festival étendra certaines de ses activités en-dehors de la période estivale et s’engagera dans des actions éducatives et culturelles. C’est en oeuvrant à rendre Mozart toujours plus accessible et plus contemporain, en innovant comme Henry Fuoc l’a constamment fait, que nous resterons fidèles à la tradition et à l’esprit du festival.

Festival Saoû Chante Mozart, du 2 au 22 juillet 2014 – Réservations : 04 75 76 02 02 / www.saouchantemozart.com

Jérôme Grondeux : « Comment Sciences Po peut relever les défis de l’enseignement supérieur »

« Ce qui se joue à Sciences Po actuellement ne concerne pas seulement Sciences Po. Et les années de direction de Richard Descoings ont contribué, à juste titre, à focaliser les regards sur cette institution plus que centenaire. Le temple de la vie politique française qui s’ouvre sur le monde, envoyant tous ses étudiants à l’étranger durant une année, un creuset privilégié de formation des élites qui cherche à élargir la base sociale de son recrutement, un lieu de rendez-vous du monde universitaire et du monde de l’entreprise qui se pose continuellement la question de la formation donnée aux étudiants et de sa pertinence, tout cela ne pouvait laisser personne indifférent.

C’est quand une institution se réforme, quand les initiatives y bouillonnent, qu’elle est le plus fragile. Cette vieille vérité est l’alibi traditionnel de tous les immobilismes. Sciences po était en outre comme un microcosme ballotté par les impératifs contradictoires qui déstabilisent notre « cher et vieux pays ». On essaie d’y porter à la fois une haute idée de l’État et la claire conscience des impératifs de la compétition économique internationale, d’y cultiver l’excellence académique et de ne pas perdre de vue tout ce que les professionnels peuvent apporter de savoir et d’expérience, d’y rassembler des chercheurs, forcément spécialisés, et d’éviter l’éclatement des savoirs.

Il est difficile de relever les défis contemporains en sauvegardant ce qui fait la spécificité d’une institution, la crise qui secoue Sciences Po en est l’illustration. Son statut particulier d’école nationalisée seulement en 1945 et jouissant grâce à son lien organique à la Fondation Nationale des Sciences politiques d’une autonomie que beaucoup d’Universités lui jalousent (quand bien même celles-ci se sont également transformées), lui a permis de devenir une « tête chercheuse » de l’enseignement supérieur français, mais ce aux dépens de ses équilibre internes.

C’est dans ce contexte que les 260 propositions de David Colon, actuel directeur du campus de Paris, prennent tout leur sens. Elles partent du constat que l’ouverture croissante de Sciences po sur le monde universitaire français et international ne peut se concilier avec le maintien pur et simple des anciens statuts, qui ont douloureusement montré leurs limites.

La dimension communautaire de l’institution doit être renforcée : proposer que le Conseil d’administration soit dorénavant composé à 50 % de membres élus, représentant les enseignants et chercheurs, les salariés, les étudiants et les anciens élèves paraît de ce point de vue décisif. La création d’un nouveau Conseil scientifique aux côtés du Conseil de direction et de la Commission paritaire, la limitation à deux du nombre de mandats consécutifs des principaux dirigeants ne sont pas seulement des mesures d’hygiène démocratique : une communauté a besoin de lisibilité et s’accommode mal de l’exercice trop prolongé du pouvoir.

Parce que Sciences Po n’innove pas seulement pour Sciences Po, mais contribue au renouvellement de l’enseignement supérieur français perceptible en de nombreux autres lieux, parce que nous sommes nombreux à être convaincus que ces innovations doivent s’inscrire dans une dynamique générale de modernisation des méthodes et des capacités d’action des pouvoirs publics, ses relations avec les pouvoirs publics doivent être sereines et confiantes. La nomination au Conseil d’administration de la FNSP d’un représentant du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, que propose David Colon, est essentielle.

L’internationalisation de Sciences po est certainement l’un des acquis des mandats de Richard Descoings. Sa poursuite, prévue et souhaitée, ne doit pas conduire à desserrer le lien avec la politique française : la volonté de se consacrer à la formation continue des élus n’est pas anecdotique. Elle appelle également le renforcement des liens avec les Universités françaises (qui elles aussi développent leur dimension internationale), comme avec les classes préparatoires et l’ensemble de l’Éducation nationale – il s’agit d’éviter que Sciences po ne devienne une structure « hors sol » au sein du monde de l’enseignement supérieur français. Il s’agit de s’inscrire dans un projet plus vaste, et qui mobilise bien des esprits, dans tous les milieux et dans toutes les familles politiques : articuler la spécificité française et les requêtes de la mondialisation. Gagner le monde sans perdre son âme.

Parmi les candidatures de valeur en lice, si celle de David Colon attire particulièrement mon attention, et si je le soutiens, c’est qu’il représente à la fois l’héritage d’une culture démocratique républicaine qui place haut les exigences du service de l’État, qui donne sens à une gestion rigoureuse comme aux obligations de service et à la transparence des rémunérations des dirigeants, et l’héritage de tout ce que son histoire propre a permis à Sciences po d’entreprendre, depuis les temps héroïques du fondateur Émile Boutmy, pour secouer les pesanteurs routinières.

L’existence même de ces 260 propositions contribue également à donner un sens à la compétition à laquelle nous assistons : il ne s’agit pas tant de poser le profil de l’hypothétique dirigeant d’une structure donnée, comme on peut le faire pour certaines entreprises où d’ailleurs les dirigeants ne font souvent que passer, que de créer une dynamique collective, de dégager un véritable projet. Enseignant et gestionnaire, riche d’une expérience variée au sein même de l’École, David Colon peut rassembler autour de lui ceux pour qui convictions démocratiques et sens de l’État ne riment pas avec le déni des requêtes du présent. L’État a besoin de renouveau, l’enseignement supérieur a besoin de jouer tout son rôle : et si tout cela commençait par un lieu éminemment symbolique de l’enseignement supérieur public, si cela commençait par Sciences Po ? »

Jérôme Grondeux, maître de confèrences (HDR) à l’université Paris-Sorbonne Paris IV, enseigne à Sciences po depuis 1998.

« Jeunes enseignant(e)s d’histoire issu(e)s de Sciences Po, nous soutenons la candidature de David Colon »

« Anciens ou membres de la préparation à l’agrégation d’histoire à Sciences Po, nous souhaitons apporter, à titre personnel, notre soutien public à la candidature de David Colon, directeur du campus de Paris, à la direction de Sciences Po.

En effet, nous partageons sa volonté de faire de Sciences Po une « école ouverte », notamment sur les autres établissements universitaires. Avec la préparation à l’agrégation d’histoire, accessible sur dossier à des candidats extérieurs, nous estimons que David Colon a d’ailleurs fait la démonstration de sa capacité à travailler avec d’autres établissements universitaires.

D’autre part, son travail à la tête de cette préparation à l’agrégation a donné des résultats tout à fait remarquables. Créé en 2005 afin de faciliter l’insertion professionnelle des doctorants en histoire de Sciences Po, ce dispositif a ainsi vu le nombre de reçus au concours passer de 4 en 2006 à 21 en 2011. La préparation a accompagné 79 agrégés en tout depuis 2006, dont beaucoup ont été très bien classés. Cette excellence s’explique notamment par les innovations pédagogiques proposées par David Colon (coaching, colles de préparation des écrits, oraux blancs, adoption du tout numérique pour les supports pédagogiques).

Cette efficacité en termes de résultats s’est doublée d’une ouverture quant à la diversité sociale des candidats. Ainsi, en 2012, les boursiers ont constitué 40% des candidats et 40% des reçus. David Colon entend étendre cette diversité sociale aux préparations proposées par Sciences Po, et notamment à celle de l’ENA.

Sa volonté d’étendre le dispositif de préparation à l’agrégation de géographie, qui répond à une véritable attente, est également l’une des raisons de notre soutien à sa candidature : en 2011, deux élèves issus de la préparation à l’agrégation de Sciences Po ont été reçus à l’agrégation de géographie.

Enfin, de manière plus générale, nous approuvons le projet qu’il défend pour Science Po, fondé sur une direction collégiale et démocratique, une gestion irréprochable et transparente, une ouverture à toutes les échelles, ainsi que sa volonté de faire de l’institution un modèle d’innovation dans la formation et la recherche.

Considérant qu’il n’est pas nécessaire d’être professeur des universités ou membre d’un grand corps pour diriger Sciences Po – le fondateur Emile Boutmy et Jacques Chapsal ne l’étaient pas – nous estimons que Sciences Po a surtout besoin d’un projet solide, convaincant, emmené par une personne qui connaît parfaitement l’institution, dont le dynamisme, la capacité de management et, surtout, la passion pour Sciences Po sont reconnus par tous.

  • Lancelot ARZEL (SP 2007, agrégation 2009, doctorant au CHSP, ATER à l’IEP de Paris)
  • Cécile BECCHIA (agrégation 2007, ATER à Paris-IV-Sorbonne)
  • Pauline BILOT (agrégation 2007, professeur en lycée)
  • Hugo BORGOGNO (agrégation 2011, professeur en collège)
  • Justine COUSIN (agrégation 2011)
  • Ismaël FERHAT (agrégation 2006, professeur en lycée)
  • Flore GALLOIS (agrégation 2011, professeur en collège)
  • Mickaël GAMRASNI (SP 2005, Capes 2007, professeur en collège)
  • Sarah GAVISON (Capes 2007, doctorante à University of Colorado, Boulder)
  • Pierre-Emmanuel GUIGO (SP 2011, agrégation 2012, doctorant contractuel Sciences Po)
  • Marc JAMPY (Capes 2007, chargé d’études Centre Alain Savary Ifé-ENS, professeur en collège)
  • Fadi KASSEM (SP 2007, agrégation 2010, professeur TZR)
  • Mélodie LE HAY (SP 2011, agrégative)
  • Laure MAZZOLINI (Capes 2007, professeur en lycée)
  • Patrice OLECH (SP 1991, capes 2012, agrégatif, professeur en lycée).
  • Matthieu OSMONT (SP 2003, agrégation 2005, docteur et professeur en lycée, ancien enseignant de la préparation à l’agrégation)
  • Anne-Charlotte PANISSIE (agrégation 2010, professeur en lycée)
  • Simon PEREGO (SP 2007, agrégation 2009, doctorant au CHSP)
  • Sophie POUSSET-DAVIEAU (SP 2006, agrégation 2007, doctorante à Sciences Po, professeur en lycée)
  • Jean-Baptiste PICARD (SP 2005, agrégation 2007, ATER à Paris-1 Panthéon-Sorbonne)
  • Zohra PICARD (agrégation 2008, doctorante à Paris-IV-Sorbonne, professeur en lycée)
  • Romain ROBINET (SP 2007, agrégation 2009, doctorant à Sciences Po)
  • Catherine HOFFMANN SAINT-PIERRE (agrégation 2008, docteur, professeur en collège, enseignante à Paris-7 et Sciences Po)
  • Sophie TEJEDOR (agrégation 2011)
  • Florent VANDEPITTE (agrégation 2011, professeur en lycée)

A brief Summary of my Project for Sciences Po

Sciences Po’s duty is to achieve exemplary, collegial, democratic and equal governance. The adaptation of the university’s statuses (propositions 1-9) will introduce a greater representation in the governing bodies and new modes of management (10-20) will put the emphasis on consultation, dialogue and evaluation whilst reinforcing Sciences Po’s social responsibility. To guarantee on the long-term a spotless management, immediate improvements shall be made (21-25), such as the full implementation of the recommendations of the Cour des Comptes or the suppression of the “bonuses” awarded to top executives. We must put in place a more controlled development of our university (26 – 31), by promoting rational, responsible and optimised resource management. Sciences Po must be more than ever an “open school”, as initially conceived by Emile Boutmy. It is urgent to re-establish normal relations with our public partners (32 – 36), to have Sciences Po reflect on the renewal of higher education and research (37 – 42), especially by setting up a real cooperation with the other Institutes of political studies, and to continue our internationalisation whilst reinforcing our links with our immediate environment (43 – 50). Sciences Po must clearly become open at all levels (51 – 54). Sciences Po will continue and deepen its contribution to the democratisation of higher education, by setting up higher objectives of social diversity in its midst (55 -62), by facilitating the continuity between secondary and university education (63 – 64), and by working to bring closer preparatory classes, grandes écoles and universities (65 – 68).

To further the inheritance of its founders and directors, Sciences Po must continue to evolve and innovate to adapt itself to a world in permanent change. Research shall be therefore more than ever at the heart of our university’s strategy (69 – 81), and will be renewed by the contribution of digital humanities (82 – 85), and new strategic partnerships. The undergraduate programs will be enriched (86 – 128), with the introduction of new fundamental teaching subjects and the creation of innovative formations in partnership with other higher education institutions (CPGE, IUT, universities, engineering schools), new public and private partnerships, subjects and course tracks. Continuing education shall be renewed (129 – 140), especially with tailored programs for elected officials, social partners and members of the educational world. Innovation will be accelerated (141 – 152) by putting in place a digital revolution, first in teaching and documentary resources. To reduce digital gaps, all our students must be given the opportunity to acquire a genuine digital literacy. We must also encourage their innovative and entrepreneurial capacities (153 – 157), in particular by creating a fund for student innovation and initiatives. Sciences Po must also become a “citizen’s university”, by creating in the Sciences Po publishing house a new section dedicated to high school students, and by transforming the bookstore into an international platform for digital humanities. We also wish to create an open platform for online courses and methodology (Massive Open Online Courses). Sciences Po will place the success of its students at the core of its educational project (172 – 197). Along with improved representation and work conditions, students will have access to new innovative services. The value of Sciences Po’s professors will receive greater recognition (198 – 206), in order for them to be better associated to the university’s life (207 – 212).

To preserve and consolidate our model, whilst at the same time furthering our ability to create, it is necessary for the actors of Sciences Po’s life to appropriate themselves their school again and to see their value recognised. Apart from the students and professors, we will give greater importance to the employees, with a renewed social dialog (213 – 214), new management modes (215 – 219), and the use of digital tools to improve the work experience (220 – 225). We also seek to fully associate the alumni to Sciences Po (226 – 237), and to have the researchers become full-time associates to the university’s success (238 – 246). Last but not least, Sciences Po’s development model will have to be based on sustainable, equal and responsible finances. It will be important to consolidate the share of public money we receive (247 – 252), and even more to increase our other sources of funding (253 – 258). Our network of alumni will also have to contribute (259 – 260), in order to ensure a long lasting source of funds to Sciences Po, whilst reinforcing our independence.

La synthèse de mon projet pour Sciences Po

Sciences Po a le devoir de mettre en œuvre une gouvernance exemplaire, collégiale, démocratique et paritaire. L’adaptation des statuts (propositions 1-9) permettra de rendre nos instances plus représentatives, et de nouveaux modes de direction (10-20) privilégieront la consultation, la concertation, et l’évaluation tout en renforçant la responsabilité sociale de Sciences Po. Pour garantir durablement une gestion irréprochable, des améliorations immédiates seront apportées (21-25), telle que la mise en œuvre intégrale des recommandations de la Cour des Comptes ou la suppression des « bonus » des cadres dirigeants. Nous devrons assurer un développement mieux maîtrisé(26-31) de notre établissement, en promouvant une gestion rationalisée, responsable, maîtrisée et optimisée de nos ressources. Loin de se replier sur soi, Sciences Po doit plus que jamais être une « école ouverte », telle que conçue par Emile Boutmy. Il est urgent derétablir des relations normales avec nos interlocuteurs publics (32-36), de mettre Sciences Po au service de la refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche (37-42), notamment par l’instauration d’une véritable coopération avec les autres IEP, et de poursuivre notre internationalisation tout en renforçant nos liens avec notre environnement immédiat (43-50). Sciences Po doit clairement adopter une démarche d’ouverture à toutes les échelles (51-54). Sciences Po poursuivra et approfondira sa contribution à la démocratisation de l’enseignement supérieur dans son ensemble, en se fixant des objectifs plus ambitieux de mixité sociale en son sein (55-62), en favorisant la continuité entre l’enseignement secondaire et supérieur (63-64), et en oeuvrant au rapprochement entre les classes préparatoires, les grandes écoles et les universités (65-68).

Pour s’inscrire dans l’héritage de ses fondateurs et de ses directeurs, Sciences Po doit continuer d’évoluer et d’innover pour s’adapter à un monde en constante mutation.  La recherche sera donc inscrite plus que jamais au cœur de la stratégie de notre établissement (69-81), et sera notamment renouvelée par l’apport des « humanités numériques » (82-85) et par de nouveaux partenariats stratégiques. L’offre de formation initiale sera enrichie (86-128) par l’introduction de nouveaux enseignements fondamentaux et la création de nouvelles formations innovantes associant d’autres établissements universitaires (CPGE, IUT, universités, grandes écoles d’ingénieurs), de nouveaux partenariats publics et privés, de nouvelles disciplines et filières. L’offre de formation continue sera renouvelée (129-140), notamment par des formations innovantes à destination des élu(e)s, des partenaires sociaux et des acteur(rice)s du monde éducatif. L’innovation sera accélérée (141-152) par la mise en œuvre d’une révolution numérique, en premier lieu dans les enseignements et les ressources documentaires et pédagogiques. Pour réduire les fractures numériques, nous devons doter tou(te)s nos étudiant(e)s d’une culture générale numérique (« digital literacy ») et encourager la capacité d’innovation et d’entreprenariat des étudiant(e)s (153-157), notamment par la création d’un Fonds pour l’innovation et les initiatives étudiantes. Sciences Po a en outre vocation à devenir une « université citoyenne » (158-171), en créant au sein des Presses de Sciences Po un nouveau secteur scolaire et parascolaire à destination des lycéen(ne)s, en faisant de la librairie en ligne un portail international pour les Humanités numériques (« Digital Humanities ») et en lançant une plateforme ouverte de cours et de méthodologie en ligne(« Massive Open Online Courses »). Sciences Po placera la réussite des étudiant(e)s au cœur de son projet éducatif (172-197) : mieux représenté(e)s, doté(e)s de meilleures conditions matérielles d’études, ils (elles) bénéficieront de nouveaux services innovants. La valeur des enseignant(e)s de Sciences Po sera davantage reconnue (198-206), de sorte qu’ils (elles) soient mieux associé(e)s à la vie de l’établissement dans son ensemble (207-212). Pour préserver et consolider notre modèle tout en développant notre capacité d’entreprendre, il est indispensable de permettre aux acteur(rice)s de la vie de Sciences Po de se réapproprier leur institution et de voir leur valeur reconnue. Outre les étudiant(e)s et les enseignant(e)s, il s’agira de valoriser davantage le rôle des salarié(e)s, par un dialogue social rénové (213-214), un nouveau mode de management(215-219) et le déploiement d’outils numériques au service de la qualité de vie au travail(220-225). Il s’agira aussi d’associer pleinement les Alumni à la vie de Sciences Po (226-237), et de faire des chercheur(se)s des acteur(rice)s à part entière du rayonnement de notre établissement(238-246). Enfin, le modèle de développement de Sciences Po devra reposer sur un financement durable, équitable et responsable. Il sera essentiel de consolider le financement public (247-252), et plus encore d’accroître nos ressources propres (253-258), et enfin de faire davantage et mieux appel à notre réseau d’ancien(ne)s (259-260) pour assurer un financement pérenne de Sciences Po tout en renforçant notre indépendance.