Sciences Po a le devoir de mettre en œuvre une gouvernance exemplaire, collégiale, démocratique et paritaire. L’adaptation des statuts (propositions 1-9) permettra de rendre nos instances plus représentatives, et de nouveaux modes de direction (10-20) privilégieront la consultation, la concertation, et l’évaluation tout en renforçant la responsabilité sociale de Sciences Po. Pour garantir durablement une gestion irréprochable, des améliorations immédiates seront apportées (21-25), telle que la mise en œuvre intégrale des recommandations de la Cour des Comptes ou la suppression des « bonus » des cadres dirigeants. Nous devrons assurer un développement mieux maîtrisé (26-31) de notre établissement, en promouvant une gestion rationalisée, responsable, maîtrisée et optimisée de nos ressources. Loin de se replier sur soi, Sciences Po doit plus que jamais être une « école ouverte », telle que conçue par Emile Boutmy. Il est urgent de rétablir des relations normales avec nos interlocuteurs publics (32-36), de mettre Sciences Po au service de la refondation de l’enseignement supérieur et de la recherche (37-42), notamment par l’instauration d’une véritable coopération avec les autres IEP, et de poursuivre notre internationalisation tout en renforçant nos liens avec notre environnement immédiat (43-50). Sciences Po doit clairement adopter une démarche d’ouverture à toutes les échelles (51-54). Sciences Po poursuivra et approfondira sa contribution à la démocratisation de l’enseignement supérieur dans son ensemble, en se fixant des objectifs plus ambitieux de mixité sociale en son sein (55-62), en favorisant la continuité entre l’enseignement secondaire et supérieur (63-64), et en oeuvrant au rapprochement entre les classes préparatoires, les grandes écoles et les universités (65-68).
Pour s’inscrire dans l’héritage de ses fondateurs et de ses directeurs, Sciences Po doit continuer d’évoluer et d’innover pour s’adapter à un monde en constante mutation. La recherche sera donc inscrite plus que jamais au cœur de la stratégie de notre établissement (69-81), et sera notamment renouvelée par l’apport des « humanités numériques » (82-85) et par de nouveaux partenariats stratégiques. L’offre de formation initiale sera enrichie (86-128) par l’introduction de nouveaux enseignements fondamentaux et la création de nouvelles formations innovantes associant d’autres établissements universitaires (CPGE, IUT, universités, grandes écoles d’ingénieurs), de nouveaux partenariats publics et privés, de nouvelles disciplines et filières. L’offre de formation continue sera renouvelée (129-140), notamment par des formations innovantes à destination des élu(e)s, des partenaires sociaux et des acteur(rice)s du monde éducatif. L’innovation sera accélérée (141-152) par la mise en œuvre d’une révolution numérique, en premier lieu dans les enseignements et les ressources documentaires et pédagogiques. Pour réduire les fractures numériques, nous devons doter tou(te)s nos étudiant(e)s d’une culture générale numérique (« digital literacy ») et encourager la capacité d’innovation et d’entreprenariat des étudiant(e)s (153-157), notamment par la création d’un Fonds pour l’innovation et les initiatives étudiantes. Sciences Po a en outre vocation à devenir une « université citoyenne » (158-171), en créant au sein des Presses de Sciences Po un nouveau secteur scolaire et parascolaire à destination des lycéen(ne)s, en faisant de la librairie en ligne un portail international pour les Humanités numériques (« Digital Humanities ») et en lançant une plateforme ouverte de cours et de méthodologie en ligne (« Massive Open Online Courses »). Sciences Po placera la réussite des étudiant(e)s au cœur de son projet éducatif (172-197) : mieux représenté(e)s, doté(e)s de meilleures conditions matérielles d’études, ils (elles) bénéficieront de nouveaux services innovants. La valeur des enseignant(e)s de Sciences Po sera davantage reconnue (198-206), de sorte qu’ils (elles) soient mieux associé(e)s à la vie de l’établissement dans son ensemble (207-212). Pour préserver et consolider notre modèle tout en développant notre capacité d’entreprendre, il est indispensable de permettre aux acteur(rice)s de la vie de Sciences Po de se réapproprier leur institution et de voir leur valeur reconnue. Outre les étudiant(e)s et les enseignant(e)s, il s’agira de valoriser davantage le rôle des salarié(e)s, par un dialogue social rénové (213-214), un nouveau mode de management(215-219) et le déploiement d’outils numériques au service de la qualité de vie au travail(220-225). Il s’agira aussi d’associer pleinement les Alumni à la vie de Sciences Po (226-237), et de faire des chercheur(se)s des acteur(rice)s à part entière du rayonnement de notre établissement (238-246). Enfin, le modèle de développement de Sciences Po devra reposer sur un financement durable, équitable et responsable. Il sera essentiel de consolider le financement public (247-252), et plus encore d’accroître nos ressources propres (253-258), et enfin de faire davantage et mieux appel à notre réseau d’ancien(ne)s (259-260) pour assurer un financement pérenne de Sciences Po tout en renforçant notre indépendance.